Login

OGM Les faucheurs volontaires préfèrent la ruse à l'affrontement

Les faucheurs volontaires d'OGM ont préféré la ruse à l'affrontement pour réussir une nouvelle destruction d'essais de maïs génétiquement modifié, dans la nuit de jeudi à vendredi à Menville (Haute-Garonne), à l'occasion de leur assemblée générale des 14 et 15 juillet.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Vendredi matin, leur porte-parole, José Bové, a révélé qu'un petit groupe de faucheurs avait déjoué la surveillance des forces de l'ordre et détruit une parcelle de maïs OGM de 5.000 m2 du groupe Pioneer. Dès l'ouverture de l'assemblée générale du collectif jeudi après-midi à Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne), distante d'une trentaine de kilomètres de Menville, José Bové avait réaffirmé l'objectif de détruire des OGM, tout en soulignant devant plusieurs centaines de militants qu'il n'était pas "question d'affronter les forces de l'ordre".

Les faucheurs ont ainsi confirmé un virage tactique vers des actions clandestines revendiquées ensuite publiquement comme "actions collectives de désobéissance civique" par un grand nombre de militants, car "les actions spectaculaires à visage découvert annoncées à l'avance" sont de plus en plus difficiles en raison de la mobilisation des forces de l'ordre.

La parcelle détruite, où Pioneer testait un gène résistant à la pyrale (un insecte) et à un herbicide (le glyphosate), "était dissimulée au milieu d'un champ de soja, près d'un bois et sans accès par la route" alors qu'une autre parcelle, à deux kilomètres de là, était bien visible et gardée, a déclaré José Bové. Jouant ruse contre ruse, les faucheurs ont envoyé deux groupes dans d'autres directions tandis que celui chargé de l'opération marchait dans le lit de la Save jusqu'à la parcelle visée. C'est la quatrième opération réussie en une semaine après un fauchage clandestin dans le Tarn-et-Garonne et deux destructions dans le Loiret.

L'opération du 14 juillet "contre une Bastille de l'agriculture productiviste" selon José Bové, a été revendiquée vendredi par plus de 400 participants, qui se sont ensuite rendus en convoi à Menville. Officiellement, les manifestants arborant des t-shirts "Faucheurs volontaires d'OGM" et scandant "OGM, non, non, non" se donnaient pour objectif la destruction de la parcelle subsistante, protégée par 150 gendarmes mobiles. Mais les organisateurs, à la tête desquels Olivier Besancenot (LCR) côtoyait José Bové, avaient annoncé qu'ils ne voulaient ni nouvelles bagarres ni interpellations comme l'été dernier à Solomiac (Gers) et Valdivienne (Vienne). Une fois la liste des 400 "autodénoncés" remise au commandant du groupement de gendarmerie, l'essentiel était fait en vue d'une nouvelle bataille juridique pour faire valoir l'action collective devant les tribunaux.

Il ne restait plus à José Bové qu'à obtenir des manifestants de faire demi-tour sans frictions avec les forces de l'ordre. Après-une demi-heure de face à face parfois tendu et quelques tentatives de contournement, c'était chose faite en début d'après-midi. Les faucheurs devaient ensuite clôturer leur assemblée générale à Verdun-sur-Garonne en promettant de nouveaux fauchages, au besoin par ruse. Pioneer de son côté s'est indigné "qu'une fois de plus, une minorité de casseurs se soit introduite sur une de nos parcelles". Son porte-parole sur place, Jean Donnenwirth, a ajouté que son groupe réclame "le démantèlement du réseau orchestrant ces opérations", rappelant qu'il avait déposé plainte avec constitution de partie civile pour "association de malfaiteurs" il y a un mois à Toulouse.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement